Se centrer sur l’anthropocène au plus vite, ou mourrir…

En ce jour de manifestations ANTI-TRAITÉS DE LIBRE ÉCHANGE[1] TAFTA, CETA, JEFTA, etc, après l’échec retentissant de la COP23 en Allemagne[2] qui n’a manifestement pas amené les obligations de financement ni les mesures contraignantes qui faisaient défaut dans l’accord de Paris en 2015, il faut bien reconnaître que l’humanité ne s’est pas encore dotée des moyens à la hauteur des enjeux imposés par le changement climatique.

En effet, malgré une forte mobilisation de milliers d’associations, sans doute de millions de personnes sur la planète, notamment les peuples autochtones (indiens, peuples premiers, premières nations, etc, les dénominations ne manquent pas) qui savent mieux que quiconque comment vivre AVEC la nature et non pas CONTRE elle, le commun des mortels ne les rejoint pas massivement et les élus politiques, les institutions internationales, etc, sont empêtrées dans leurs contradictions de court terme, malgré souvent leurs bonnes intentions…

C’est pourquoi, nous les centristes sous l’anthropocène (initialement appelés centristes insoumis car ayant émergé du mouvement La France insoumise), devons nous rassembler rapidement, nous compter, afin de réussir au plus vite à rendre prépondérantes les conséquences prévisibles de l’anthropocène sur le long terme, afin de prendre les mesures conservatoires immédiates qui s’imposent afin de supprimer les risques :

  • de troisième extinction des espèces,
  • d’emballement climatique dû à la poursuite des émissions de gaz à effet de serre.
  • Etc.

Nous pouvons compter sur les scientifiques qui se sont mobilisés largement dans la revue Bioscience[3] après avoir démontré à quel point les risques étaient avérés depuis déjà bien longtemps, certains que si rien n’est fait, ou si peu, comme jusqu’à présent, nous n’éviterons pas la catastrophe planétaire probablement la plus terrible de l’histoire humaine.

Chers peuples du monde, femmes et hommes de la terre – notre bien commun le plus précieux – ensemble, nous pouvons tout, y compris le meilleur.

Sans l’émergence rapide (avant fin 2018) d’une économie planétaire centrée sur les Communs[5], rien ne pourra être mis en œuvre à la hauteur des enjeux. C’est donc en fait très simple : commencer par ne plus se mentir, arrêter la procrastination climatique et se mettre en mouvement de manière radicale.

Chacun à notre place, avec nos moyens :

  • revisitons l’ensemble des faces de notre vie quotidienne – nourriture, logement, transport, nos moyens d’existence, nos rapports aux autres, etc – rassemblons-nous dans notre quartier, notre village, pour nous concerter, dialoguer, convaincre, créer et assembler TOUS les éléments du puzzle de la vie centrée sous l’anthropocène en prenant par exemple comme repère 2030.
  • Et EN MÊME TEMPS[4], faisons la même chose en ligne en s’appuyant sur les démarches éthiques des acteurs qui ont fait émerger un internet éthique, comme Framasoft et l’ensemble des communautés agissant autour du « libre »[6].

En d’autres termes, faisons savoir pour apprendre à faire… avec modestie, sobriété, détermination sans faille, réalisme et lucidité.

Le couplage des Communs[5] TERRE + RESSOURCES LIBRES EN LIGNE[6] peut s’avérer le chemin gagnant si nous savons devenir adultes : maintenir à tout prix la science, la technologie, l’économie, etc, au service des personnes humaines et de notre planète.

Bien sûr, cela ne nous dispense pas de chercher d’autres chemins qui pourraient nous amener avec plus de certitudes au résultat : permettre aux êtres vivants, notamment à l’espèce humaine de perdurer tant que la terre sera vivable. Ne plus rien faire qui raccourcisse ne serait-ce que d’une journée, les potentialités de vie sur terre…

Nous pouvons dès à présent lister tout ce qui ne doit plus être permis comme utiliser les énergies fossiles, se « gargariser » d’avoir brillamment vendu le plus d’avions de ligne, moyen de transport le plus émetteur de gaz à effet de serre au kilomètre-personne transportée, au risque de passer pour des autocrates… La gouvernance planétaire de l’avènement d’un centrisme sous l’anthropocène passera-t-elle par un despotisme éclairé ?! Quel paradoxe ! Quelle remise en question pour le centriste du vingtième siècle que j’étais encore hier ! Comment concilier nos principes démocratiques avec ce système politique singulier et pour le moins connoté ? Mais au fond, ne suffirait-il pas de s’inspirer d’animaux sociaux comme les fourmis dont la symbiose passe par l’entente quasi militaire des ouvrières et de la reine ? Bien pire nous pend au nez si nous n’anticipons pas.

Si je reprends le fil conducteur du programme « L’avenir en commun » de la France insoumise, le seul programme holistique présenté aux Français à l’occasion de l’élection présidentielle 2017 à ma connaissance, nous avons à organiser des États généraux pour concevoir et écrire une nouvelle constitution instituant une nouvelle république. Ce processus, s’il est conduit par des médiateurs éthiques au service de tous, peut tout à fait conduire à l’optimisation d’un nouveau système politique adapté à l’anthropocène… Ainsi, la France présente sur tous les continents, contribuerait à montrer l’exemple, ce qui ne nous dispensera pas de tenter dès à présent de susciter, co-créer, etc, des démarches équivalentes partout sur la planète jusqu’à faire advenir vite la gouvernance mondiale capable de faire cesser toutes les exactions actuelles contre le climat, la terre et les êtres vivants.

C’est pourquoi j’invite d’abord tous les insoumis à rejoindre le PARTI DE L’ANTHROPOCÈNE. Et tous les autres, également, car sinon, rien de sérieux ne se fera.

UN POUR TOUS, TOUS POUR UN !

Nous prendrons ENSEMBLE le virage ou nous heurterons de plein fouet le MUR CLIMATIQUE et bien malin qui pourra prévoir les survivants…

Cette aventure humaine est enthousiasmante. La page blanche reste à écrire, nous avons ENCORE une marge de manœuvre. Jusqu’à quand ? Aux scientifiques de mettre en place les indicateurs qui nous permettront de piloter ce processus AVANT qu’il ne soit DÉFINITIVEMENT trop tard.

Notre génération a peut être la responsabilité la plus écrasante à supporter : remettre à leurs justes places les œuvres humaines, c’est-à-dire avoir parfois l’humilité de reconnaître que de minuscules vers de terre font plus pour l’habitabilité de la planète que n’importe quel être humain. Que les microbes nous sauveront peut-être plus sûrement que n’importe quelle technologie ou pensée humaine…

MOINS D’ÉGO POUR FAIRE CESSER LES BOBOS…

 

Notes :

[1] Manifestion contre les traités de libre échange comme le CETA :

https://www.collectifstoptafta.org/actu/article/le-18-novembre-journee-nationale-de-mobilisation-contre-le-ceta

https://twitter.com/StopTAFTA

Voir aussi https://www.ouest-france.fr/monde/japon/jefta-le-traite-de-libre-echange-europe-japon-est-signe-5116831 car il est surprenant (inquiétant ?) que le JEFTA soit autant passé sous silence, alors que :

  • Greenpeace a divulgué 200 pages de documents de travail confidentiels ;
  • le député européen écologiste Yannick Jadot estimait que « le Jefta est dangereux pour l’environnement, le climat et la protection des forêts en particulier » et qu’il se fait « dans la plus grande opacité, sans les citoyens, contre les citoyens ».

[2] Bilan de la COP23 => LIENS
– Sur le manuel d’application de l’accord de Paris ou sur l’incontournable question des financements, la présidence fidjienne s’est heurtée au manque de volonté politique des pays. Malgré de beaux discours, la majorité d’entre eux est venue les mains vides et n’a pas apporté
l’énergie politique nécessaire pour rehausser les engagements.
https://reseauactionclimat.org/cop23-pas-sursaut-urgence-climatique/

[3] Plus de 15.000 scientifiques, dans tous les domaines, ont signé un appel à réagir face à l’état de la planète.
Jamais un article publié dans une revue scientifique n’aura eu autant de signataires.
Ils soulignent non seulement l’urgence mais aussi l’importance de réduire le réchauffement climatique et la destruction des espèces vivantes.
http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-inedit-15000-scientifiques-lancent-cri-alarme-etat-planete-69220/
http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/13/le-cri-d-alarme-de-quinze-mille-scientifiques-sur-l-etat-de-la-planete_5214185_3244.html
Mais, en plus de Donald Trump, président actuel des USA qui porte une lourde responsabilité dans l’échec de la COP23, il reste encore des climatosceptiques avec leur « sale » propagande comme
https://www.contrepoints.org/2017/11/15/303245-ne-mourir-suicidons-montrez-dabord-lexemple
HEUREUSEMENT, il y a l’humour de Nicole Ferroni…

[4] Dualité du « en même temps » d’Emmanuel Macron. De même que « local » ET « global » sont depuis l’avènement de l’internet, des satellites, etc, également une dualité spatiotemporelle, contrairement à la partition « Penser global, agir local », formule employée par René DUBOS lors du premier sommet sur l’environnement en 1972.

[5] Les Communs ou biens communs => LIENS
– Dictionnaire des biens communs
Pour plus de détails
http://www.les-communs-dabord.org

[6] Parmi les Communs mis en avant depuis les années 1990, il y a le logiciel libre et les biens communs informationnels.
Ils sont parfois (souvent) rassemblés sous la dénomination « La communauté du libre ».
Quelques liens permettant de comprendre de quoi et de qui il s’agît.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_du_logiciel_libre
https://contributopia.org/
https://www.gnu.org/philosophy/use-free-software.fr.html
https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2007-3-page-387.htm
Et avec controverse :
https://carlchenet.com/la-communaute-du-logiciel-libre-ca-nexiste-pas/

Il y a enfin la notion de « culture libre ».