Sortir du nucléaire, est-ce prendre le parti de l’anthropocène ?

Planifier la Sortie du nucléaire au plus vite en France est la condition d’un déploiement massif des énergies renouvelables : votez « OUI » à la votation citoyenne ouverte jusqu’à dimanche 18 mars, pour prendre le parti de l’anthropocène !

(mise à jour du 18 mars 2018)

En effet, dans « l’Ébauche de programme du Parti de l’anthropocène« , nous avons mis en évidence que ce n’est pas la technologie qui est le facteur prépondérant pour nous donner les moyens de rester en deçà d’un réchauffement climatique de 1,5°C à la fin du siècle.

La technologie à eau pressurisée ou REP (PWR pour pressurized water reactor en anglais) mise en œuvre pour déployer le programme « TOUT NUCLÉAIRE – TOUT ÉLECTRIQUE » (plan Mesmer de 1974) est au sens propre, comme au figuré, une « usine à gaz ». L’historique de wikipédia le prouve assez largement, notamment l’épisode UNGG (technologie française) « L’appel d’offres pour équiper Fessenheim en UNGG est un fiasco car chaque industriel avance un prix, non compétitif, couvrant son risque propre ».

Près de 50 ans plus tard, les montants totaux engloutis sont énormes (une personne de bonne volonté aurait-elle le chiffre ?). Et ce n’est pas fini : nouvelle génération EPR, stockage des déchets radioactifs à Bure par Cigéo, démantèlement des centrales mises au rebut, etc.

Pour le reste, afin que chacun puisse se faire sa propre opinion, voici ci-après une synthèse diffusée sur une liste de diffusion consacrée à l’accompagnement et à la médiation.

Enfin, cette synthèse est  suivie de références intéressantes complémentaires reçues en retours.

 

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[AM] INFORMÉ-E du vote sur la sortie du nucléaire AVANT LE 18 mars ?
Date : Hier 08:31:35
De : Jean-Luc Poitoux <**.*>
À : Liste de diffusion accompagnement mediation <arcdev@**.*></arcdev@**.*

Bonsoir,

L’appel à votation citoyenne à l’occasion de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima n’a pas été annoncé au journal télévisé de 20 heures de France 2 dimanche. De même sur les chaînes d’information en continu dans la soirée.

Il avait pourtant réuni des milliers de personnes en France ce dimanche ainsi que l’annonce de la visite en France du Premier ministre japonnais de l’époque.

Ce constat grave que je qualifie de censure, m’incite à vous adresser ce mel exceptionnel pour savoir si vous estimez avoir été convenablement informé de cet événement ou pas.

Salutations citoyennes

JLP

________________

Du 11 au 18 mars est organisée une votation citoyenne sur la sortie du
nucléaire. Tout le monde peut voter à

https://nucleaire.vote

Quel que soit votre avis, c’est important de le donner en votant :

pour – contre – abstention.
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Pour ma part, je viens de voter en faveur de la sortie du nucléaire.

Il y a quelques années, j’aurais voté contre car j’avais des doutes sur les réels dangers du nucléaires en France et j’étais sensible à l’argument que c’est l’énergie actuelle qui rejette le moins de gaz à effets de serre.

Mais :

– des questions restées sans réponses lors d’une CLI (Commission locale
d’information),

– mon propre questionnement d’ingénieur, de médiateur et de citoyen,

– toutes les informations recueillies grâce à la presse, aux opposants,
le comportement des gouvernements et d’EDF, AREVA, etc

m’ont convaincu que :

– il y a mensonge d’État sur le nucléaire en France et sur le fait que
la consommation d’énergie électrique augmente, ce qui est faux
puisqu’elle stagne voire a tendance à diminuer ;

– les derniers gouvernements français ne mettent pas en œuvre les
décisions prises de réduction de la production d’électricité nucléaire;

– le nucléaire est une énergie sale (bombes, déchets, mines, catastrophes, etc),

– le nucléaire pose des problèmes de sûreté non réglés par la technologie EPR (il y a controverse chez les experts);

– les centrales nucléaires sont sensibles au changement climatique :

l’augmentation de la température des fleuves et des mers rend plus difficile le refroidissement des centrales et augmente le risque de sûreté nucléaire.

– Le nucléaire pose des problèmes de sécurité (protection des sites du risque terroriste, déplacements fréquents et cachés à la population de matières radioactives sur les routes et les voies ferrées de France.

– Le nucléaire pose des problèmes de santé publique et des problèmes sociaux notamment à cause de l’externalisation des travaux les plus exposés aux radiations dans les centrales vieillissantes.

– Le nucléaire devient une énergie de plus en plus chère : non tenue des délais et des coûts de la filière EPR, vieillissement des centrales, etc.

– Le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable : les stocks de
minerais d’uranium seront épuisés avant la fin du siècle.

– Le projet de stockage des déchets à Bure par Cigéo n’est pas viable
car bien trop risqué pour les générations futures, il faut lui privilégier un stockage protégé en surface, réversible.

– Il faut arrêter au plus vite de produire de nouveaux déchets nucléaires.

– Et il faut continuer la recherche pour trouver une solution à ces déchets, même si cela ne semble pas facile.

Enfin, le nucléaire est un frein au déploiement massif des énergies renouvelables :

si l’on regarde l’évolution du nombre de MWh/habitant, n’ont procédé à un déploiement conséquent d’énergies renouvelables uniquement les pays qui ont décidé de ne pas avoir de nucléaire ou d’en sortir, comme l’Allemagne qui respecte son plan de remplacement par les énergies renouvelables et non pas par du charbon comme il est prétendu par les pro-nucléaires.

En effet, ces énergies renouvelables ainsi que leur stockage sont maintenant viables à un coût qui devient tous les jours moins cher que l’énergie nucléaire. Cela est d’autant plus vrai si l’on met en œuvre une politique massive de réduction des besoins et d’efficacité énergétique.

Dans ces conditions, plusieurs organismes dont l’ADEME ont un plan qui
garantie la sortie du nucléaire et qui laisse le reste des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) dans le sol afin d’arrêter les émissions de gaz à effet de serre.

Il convient enfin de n’idéaliser aucune solution et d’avoir une approche globale intégrant l’ensemble du cycle de vie des équipements en privilégiant les solutions les plus sobres en énergies et matières premières. Cela suppose de développer la recherche fondamentale et appliquée.

En conclusion, si l’on pense aux générations futures (cesser au plus vite la production de déchets radioactifs et les émissions de gaz à effet de serre), il convient de :

– décider immédiatement la sortie du nucléaire,

– planifier sur un temps suffisamment long pour prendre en compte
l’ensemble des problématiques et avoir la capacité de changer sans peine
nos modes de vie.

REMARQUE :
c’est ce qu’avait fait le gouvernement français en 1974 en planifiant et
déployant à marche forcée le plan Messmer pour le TOUT NUCLÉAIRE ET LE
TOUT ÉLECTRIQUE. En prenant plus de temps, par le dialogue, on peut donc
concevoir un plan avec les populations qui ne pourra pas être moins
démocratique que ce qui s’est passé pour le nucléaire !

 

__Références remarquables :__

– Plan Messmer en 1974

http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-nucleaire/chronologie/

– un pro-nucléaire, sceptique des énergies renouvelables :
Jean-Marc Jancovici

https://jancovici.com/

– le cours simple à comprendre et très bien fait de La France insoumise
eFI2 :

https://lafranceinsoumise.fr/2018/03/10/en-direct-efi2-sortir-du-nucleaire-pourquoi-comment/

également visible à
https://www.youtube.com/watch?v=Asrp2svxaSg


Jean-Luc Poitoux, citoyen, médiateur, ingénieur

https://frama.link/parti-de-lanthropocene
ou
https://wp.me/p7HNdj-2x

__________________
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Arcdev@**.*
http://listes.**.*/**

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Références intéressantes reçues en retour

Références pro-nucléaires

Je l’ai visionnée. Mais je n’en fais pas du tout la même analyse que la personne qui me l’a signalée ainsi : « vidéo qui montre que l’état d’esprit même chez les opposants farouches est en train d’évoluer, de façon très intéressante et argumentée ».
D’abord, elle date un peu (2016 ?), elle reprend une partie de l’argumentation de Jean-Marc Jancovici sur les ENR, ensuite, il y a des inexactitudes (je suis trop fatigué pour les lister, mais je tenterai de le faire), enfin, à supposer qu’il ait globalement raison, il élude tellement de points que cela changerait le centre de gravité de son raisonnement. Et puis, c’est un américain, il ne connaît pas bien en profondeur la situation française. Sur la personne de Michael, sa fiche wikipédia anglaise le définit comme Néo-environmentaliste. Je suis content de connaître cette idéologie qui est à l’opposé du parti de l’anthropocène : « an ideology based on the belief that the convergence of technological change and social innovation provides the most successful path to sustainable development. ». En résumé, le développement durable passe par l’innovation sociale et technologique, selon cette idéologie. Il est à noter que ces fiches wikipédia ne sont pas traduites en français.

Ceci dit, elle est tout de même intéressante car elle amène des données, notamment sur les contaminations radioactives. Reste à voir si elles sont bien sourcées et exactes.

Dans tous les cas, un débat confrontant nos deux thèses serait utile.

À SUIVRE…

 

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Auteur : Centristes Insoumis

Nous sommes des amis de la faune et de la flore, amoureux de la nature et respectueux des hommes dans toutes leurs différences bienveillantes, leurs fragilités et leurs forces maîtrisées. Sous le pseudo coupedestalus nous avons tout d'abord créé le blog coupedestalus. Dans une deuxième phase en 2016, nous nous engageons pour soutenir la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon l'élection présidentielle, en tant que centristes insoumis, d'où le nom du blog. Enfin, nous avons pris le PARTI DE L'ANTHROPOCÈNE pour contribuer à mettre sous contrôle le climat de la terre.

5 réflexions sur « Sortir du nucléaire, est-ce prendre le parti de l’anthropocène ? »

  1. Bonjour,

    (mise à jour du 18 mars 2018)

    j’avais eu du nez de mettre ici en copie un commentaire que j’ai posté sur un site pro-nucléaire car le modérateur ne l’a pas publié. À vous de juger par rapport aux quelques autres qui ont eu ses faveur.

    Le directeur de la publication de ce site est Olivier Durin. Il semble un journaliste particulièrement averti en matière d’énergie (notamment renouvelables), ce qui peut passer pour une formidable caution à un site nucléariste. Il publie sur un site dont la promesse est « Mesurez votre influence ».

    J’ai pu lire en diagonale les cinq autres « idées reçues » relevées par le site. Je n’ai pas le temps de faire le même travail d’analyse pour elles. Je noterai simplement le fait qu’elles présentent manifestement les mêmes travers. Mais, à vous de juger. Et si vous avez le temps de les analyser, merci de nous en faire part ici.

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    Madame, Monsieur,

    votre argumentation est très intéressante, consistante et habile.
    Mais elle ne démontre rien, si ce n’est votre besoin de convaincre et de défendre à tout prix la filière de l’énergie nucléaire : en manipulant, en éludant, en faussant les comparaisons, en simplifiant, en minimisant, etc.
    Cela peut se comprendre. Mais votre promesse étant de démonter les idées reçues, on pourrait attendre des preuves avec des renvois vers des liens de référence impartiaux et non pas vos propres liens, des chiffres incontestés car confrontés à la contradiction. Etc.
    Rien de tout cela ici : un simple site de communication institutionnelle, très bien fait au demeurant. Mais contenant les marqueurs habituels constatés par les opposants aguerris : mix énergétique, vocabulaire péremptoire et affirmatif du manageur sûr de lui, etc.

    Mais par contre :

    Des erreurs :

    – « l’industrie du nucléaire ne sait que faire de ses déchets » ne me semble pas être une idée reçue. En effet, les opposants ont la certitude que vous voulez les enfouir à Bure. Cela constitue donc un point d’accord et non pas une idée reçue.
    -« Les progrès continus réalisés dans la conception des centrales » est faux. Les progrès ont été réalisés par filière ce qui est FONDAMENTALEMENT DISCONTINU. J’en veux pour preuve que comme toute industrie, chaque filière s’est fondée sur une technologie, des standards, des normes, des pièces de rechange, le tout figé pour la durée de vie de la centrale voire de la filière. Les quelques « progrès » intégrés le sont à la marge dans ces industries lourdes et à risque.

    Des manipulations :

    – « de nombreux débats et avis s’opposent sur la baisse de la part du nucléaire dans la production d’électricité » : NON, le débat est pour ou contre la sortie du nucléaire. Il est donc bien plus radical. Vous le savez très bien car votre veille est active. Mais comme cela vous gêne, il vaut mieux l’éluder ou à tout le moins l’atténuer en parlant de « baisse » au lieu de « sortie ».
    –  » violentes contestations des anti-nucléaires sur le site d’implantation prévu à Bure » : pour vous, il ne fait pas de doute que la violence est du côté des contestataires. Ces derniers vous renvoient le « compliment » en considérant que c’est le projet qui est violent pour les agriculteurs, les habitants. L’exploitant est violent en détruisant les mieux naturels et prélevant des terres arables fertiles. L’Etat est violent en procédant à des expulsions, interpellations, etc, alors que la justice n’a pas encore statué. Etc.
    – Comparer le volume des déchets radiactifs aux autres déchets est osé car ils ne sont pas de même nature et donc, leur problématique est incomparable.
    – Votre comparaison avec les autres pays, n’amenant que les quelques exceptions en éludant la règle (la majeure partie des pays nucléarisés ne stocke pas ses déchets radioactifs en grande profondeur) constitue une nouvelle preuve de votre volonté de tromper les lecteurs.

    Des dénigrements de la partie adverse :

    – « Des contestations qui n’apportent pas de solution alternative si ce n’est un stockage des déchets hautement radioactifs en surface dans l’enceinte des centrales nucléaires… » : vous rejetez sans aucun argument et de manière simpliste les projets alternatifs.

    Des non-dits :

    – rien sur le transport des matières radioactives et le risque qu’il engendre (accident, attentat, etc). Rien sur la non information des élus des territoires traversés.

    Des points d’accord tout de même :

    – vous n’évoquez pas la recherche comme piste de solution aux déchets radiactifs. Il semble que cela fasse également consensus chez les opposants. Quasiment plus personne ne pense que la physique (ou la chimie ou ??) pourra résoudre ce problème un jour. Ce n’est cependant pas une raison pour perdre espoir, on ajoutera donc « en l’état actuel des connaissances et des perspectives ».

    Des désaccords :

    – vous ne le dites pas, mais on peut le déduire de votre texte : la situation actuelle n’est pas satisfaisante et il convient de prendre des mesures pour mettre sous contrôle les déchets radiactifs. Partant de cet accord, vous avez contribué au vote de la loi actuelle aboutissant notamment à Bure, alors que les opposants veulent couper à la source la production de déchets en sortant du nucléaire, et faire stocker les déchets dans des lieux enterrés mais en surface, en ne concentrant pas les déchets en un seul lieu ce qui augmente considérablement les risques comme l’incendie, etc.

    Conclusion, en tant que médiateur appuyé sur son éthique, il est bien triste qu’une confrontation dialogique n’ait pu être organisée car il me semble qu’un consensus est possible. Cela nécessite de sortir de ses certitudes, bien confortables mais qui empèchent d’objectiver la position des opposants. Je reste néanmoins à la disposition de l’ensemble des parties prenantes pour organiser une telle confrontation cadrée et sécurisante pour susciter un vrai dialogue fructueux, à la hauteur des enjeux et sous le regard supposé des générations futures les seules à même de juger une décision dont les retombées dureront des milliers d’années.

    Sincères salutations.

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    1. Autre exemple de duplicité selon Corinne Lepage, Avocate, présidente de CAP21/Le Rassemblement Citoyen :

      https://twitter.com/corinnelepage/status/976724772578103297

      « Réécoutez ce débat pour mesurer jusqu’où le lobby nucléaire est prêt à aller pour défendre son industrie : prétendre que le coût du nucléaire est de 33 euros par MW/h »

      Propos tenus par Valérie Faudon, Déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN).

      Corinne Lepage affirme que c’est 63 euros par MW/h.

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  2. La filière nucléaire à base de réacteurs à sels fondus n’avait pas été évoquée dans le billet ci-dessus car elle ne constitue pas à notre connaissance une solution directement utilisable malgré tout l’intérêt qu’elle représente, comme c’est rappelé dans un vif échange :

    À la lumière des éléments factuels évoqués – des chercheurs et un documentaire – de nombreuses questions restent en suspend. Cependant, remettent-elles en question la nécessité de sortir du nucléaire ? Jusqu’à preuve du contraire, cela ne semble pas le cas. Et cette filière restera sans doute la victime collatérale du nucléaire militaire et des conflits entre le CEA et le CNRS en France… À moins qu’il soit enfin démontré qu’elle puisse d’abord et avant tout résoudre le problème des déchets nucléaires, ce qui nécessiterait une instance impartiale de recherche.

    Références :
    – Alvin Weinberg https://fr.wikipedia.org/wiki/Alvin_Weinberg.
    – Documentaire https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/meuse/bure/3-raisons-regarder-documentaire-reves-fondus-lundi-apres-soir-3-1613211.html
    – Réacteurs nucléaires à sels fondus dont thorium https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_%C3%A0_sels_fondus

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